Racines d'arbres et fondations d'immeubles |
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Les racines d'arbres sont souvent accusées de plusieurs torts quand elles viennent en contact avec des
structures urbaines comme des trottoirs, des entrées d'asphalte, des escaliers extérieurs, des tuyaux
d'égout, etc. C'est également le cas en ce qui a trait aux semelles d'immeubles construits sur des
sols argileux. En effet, les racines sont alors blâmées d'avoir bu l'eau de l'argile et, conséquemment,
d'avoir provoqué son effritement. Ceci risque à son tour de créer des lézardes dans les semelles
d'immeubles désormais non soutenues par le sol.
Les arbres ont toujours côtoyé les immeubles en milieu urbain. Leurs racines ne tardent
habituellement pas à occuper tout l'espace souterrain qui leur offre des conditions de croissance intéressantes,
c'est-à-dire, par ordre d'importance, de l'air, de l'eau et des éléments minéraux. Règle
générale, la cohabitation entre racines d'arbres et semelles d'immeubles résidentiels ne
pose vraiment aucune difficulté. Cependant, lorsqu'une sécheresse estivale survient, l'argile et les
racines ne sont plus hydratées. C'est alors que des problèmes d'affaissement risquent de survenir. Les
gens pensent que les arbres «envoient» alors leurs racines rechercher de l'eau plus
profondément dans le sol, contribuant ainsi à déshydrater l'argile près des semelles. Mais les
phénomènes d'absorption sont plus complexes qu'ils en ont l'air et, par méconnaissance, on attribue
très souvent plusieurs mythes aux racines d'arbres.
Certes, celles-ci soutirent de l'eau du sol, mais il existe une panoplie de facteurs qui contribuent
également à assécher l'argile. Les surfaces minéralisées, les tuyaux de drainage, les plantes
arbustives et herbacées, les tranchées d'excavation et les sous-sols mal isolés sont des exemples
parmi tant d'autres causes susceptibles d'entraîner l'assèchement de l'argile. Cependant, l'agent
causal primaire reste sans contredit l'absence de précipitations durant l'été. Ne retenir que
les arbres comme principale cause de lézardes fausse l'analyse et l'interprétation de chaque
situation qui se présente.
On peut également comprendre que la construction d'immeubles résidentiels dans des sols argileux
soulève des contraintes exigeant des normes et des standards plus stricts que dans d'autres types de sol.
On exige par exemple d'asseoir les semelles plus profondément, de les élargir et de les
armer pour améliorer leur caractère monolithique. Or, ces normes n'existaient peut-être pas lors de
la construction de votre maison, ou n'étaient peut-être pas observées par l'entrepreneur. Afin d'en
connaître plus sur cet aspect et sur les façons de prévenir la formation de lézardes,
nous vous invitons à vous procurer deux documents produits par l'ACEF de l'Est de Montréal pour le
Regroupement des propriétaires de maison lézardée :
Brochures «Votre maison est fissurée» :
· Comment évaluer les dommages et l'urgence de faire des travaux
· Comment prévenir les dommages lorsque l'assèchement du sol est en cause.
Ces dépliants imprimés (non disponibles sur Internet) sont distribués gratuitement par
l'Association
des Consommateurs pour la Qualité dans la Construction qui peut aussi vous fournir une liste de professionnels compétents. Ils sont aussi disponibles dans les
les bureaux Accès-Montréal.
Les consultants et les émondeurs membres de la
Société Internationale d'Arboriculture du Québec peuvent aussi vous être utiles.

Réfléchir avant de planter !
Les racines s'étendent-elles autant que le déploiement des
branches ?
D'après certains ingénieurs forestiers, le système radiculaire peut s'étendre
bien au-delà de la ligne du déploiement des branches. Certaines espèces peuvent
développer des racines s'étendant jusqu'à deux
à trois fois la hauteur de l'arbre !
Il peut donc être utile de vous renseigner avant de planter dans
votre petite cour un arbre pouvant atteindre des dimensions extravagantes.
Choisissez des essences adaptées à votre zone
de rusticité et aux conditions ambiantes : lumière, type de sol, etc.
N'oubliez pas que votre petit arbre
grandira !
Soyez prévoyant en choisissant des espèces qui ne nuiront pas aux fils
électriques. Choisissez des arbres à faible, moyen ou à grand déploiement selon l'espace dont vous disposez.
Consultez le dépliant publié par Hydro-Québec Le bon arbre au bon endroit (non disponible sur Internet).
Texte adapté d'un courrier répondu par l'équipe des Renseignements horticoles du Jardin botanique de Montréal.
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