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18. Les îles des bienheureux
Un empereur chinois, il y a fort longtemps, rêvait du paradis.
Aussi s'en fit-il un dans son jardin, en une triade sacrée toujours présente dans nombre de jardins japonais.
Vers 221 av. J.-C., sous l'empereur chinois Che-Houang-Ti, existaient du côté du soleil levant des îles réputées paradisiaques : végétation splendide... minéraux précieux... habitants ignorant la vieillesse et vénérant la grue, oiseau éternel...
L'empereur, désireux de découvrir les secrets de l'immortalité, envoya une expédition vers ces îles des Bienheureux.
Mais alors que ses navires touchaient au but, les îles vacillèrent, et les trois principales s'enfoncèrent dans les flots.
Heureusement, le seigneur Bouddha fit apparaître trois tortues géantes, qui s'installèrent sous les îles.
Reprise sous de multiples formes, cette épopée légendaire gagna les jardins chinois, puis les jardins japonais.
Et depuis, dans les étangs ou les jardins secs, trois îles sacrées invitent l'âme au paradis.
L'île de la tortue, kamejima, ronde et moussue.
L'île de la grue, tsurujima, aux ailes de pierre.
Et veillant sur elles, la plus haute pierre du jardin : le mont Horai, demeure du seigneur Bouddha.
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