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Un sursaut de brillance pour la comète 17P/Holmes

Une comète découverte il y a 115 ans a connu à la fin octobre un formidable sursaut d'éclat, qui l'a rendue aisément visible à l'œil nu pendant quelques semaines, même en pleine ville et malgré la Pleine lune!

La constellation de Persée et la comète Holmes

La trajectoire de la comète Holmes dans la constellation de Persée au cours des prochains mois. Consultez la carte du ciel du mois pour repérer cette constellation, près du zénith en soirée .
(Illustration : Planétarium de Montréal / Marc Jobin)

(Paru le 2007-10-25; mis à jour le 2007-11-30)
La comète 17P/Holmes circule autour du Soleil sur une trajectoire allongée, entre les orbites de Mars et Jupiter; la comète boucle son orbite en 7 ans environ. Normalement, à cette distance, ce devrait être un objet plutôt faible, de magnitude +16 environ, ce qui en ferait une cible limitée essentiellement aux observations photographiques. Or, du 23 au 24 octobre, la comète Holmes a rapidement gagné en luminosité et a atteint la magnitude +2,5 — un gain de luminosité d'un facteur d'au moins 500 000 en quelques heures seulement! Bien que de nombreuses hypothèses soient mises de l'avant, les astronomes ignorent toujours la cause exacte de ce sursaut.

Dès les premières heures du sursaut, la comète Holmes se présentait au premier coup d'œil comme une étoile supplémentaire dans la constellation de Persée. À l'œil nu, la comète avait au départ une apparence ponctuelle, comme les étoiles brillantes du voisinage, mais depuis le 28 octobre, le nuage de gaz et de poussière qui entoure le noyau (la coma) a pris une expansion considérable : au cours de la première moitié de novembre, la comète Holmes ressemblait à une étoile légèrement floue lorsqu'on la regardait à l'œil nu. Après la mi-novembre, la Lune a gêné les observations pendant quelques nuits. À présent, la Lune se lève assez tard pour permettre d'observer la comète en début de soirée.

L'enveloppe de poussière éjectée à la fin d'octobre continue de prendre de l'expansion et se dilue progressivement dans l'espace. On estime qu'elle fait maintenant plus de trois millions de kilomètres de diamètre — plus vaste que le Soleil! En se diluant ainsi, la comète perd graduellement de son éclat : il faut maintenant une paire de jumelles pour l'apercevoir dans un ciel « pollué ». À la campagne, cependant, Holmes est toujours visible à l'œil nu.

Une boule de neige sale

Le noyau d'une comète est constitué de glace d'eau et de gaz gelés par le froid de l'espace, mêlés de poussières et de petits cailloux, le tout de la taille d'une montagne. Très sombre et de petite taille, un noyau de comète est difficile à détecter. Ce n'est qu'à proximité du Soleil que la chaleur libère
Mirfak (Aplha de Persée) et la comète Holmes

Gros plan sur la région de la comète Holmes.
L'étoile Mirfak se trouve au haut de l'image. Cette photographie prise vers 22h20 le 1er novembre montre bien comment se présente la comète (en bas, à gauche) lorsqu'on l'observe avec une simple paire de jumelles : le disque de poussière en expansion qui entoure le noyau est facilement visible. Passez le curseur sur l'image pour faire apparaître une image de la même région prise le 28 octobre : on voit le déplacement et le changement d'aspect de la comète en 4 jours.
(Photo : Planétarium de Montréal / Marc Jobin)

progressivement les gaz et la poussière, qui forment une énorme enveloppe lumineuse autour de ce noyau : c'est la chevelure, ou coma. Lorsque le dégazage est important, les gaz et la poussière s'étirent en une longue queue derrière la coma.

La texture friable des noyaux de comètes fait qu'ils peuvent à l'occasion se briser ou relâcher de gros fragments, ce qui libère soudainement un surcroît de gaz et de poussières. À ce moment, une comète devient temporairement plus brillante. Les sursauts de luminosité sont donc assez fréquents chez les comètes : toutefois, l'ampleur du sursaut actuel est véritablement exceptionnelle.

Un précécédent

Fait à noter, la comète Holmes semble prédisposée à ce genre de comportement hors norme. En effet, lorsqu'elle a été observée pour la première fois le 6 novembre 1892, à Londres, par l'astronome anglais Edwin Holmes, la comète connaissait un autre sursaut de brillance, ce qui a certainement été un facteur déterminant pour sa découverte.

Combien de temps le phénomène durera-t-il cette fois-ci? Chose certaine, son éclat continuera à diminuer à mesure que son halo de poussière s'étale dans l'espace — à moins qu'un autre sursaut se produise au cours des prochains mois. C'est d'ailleurs ce qui s'était produit après la découverte de la comète il y a 115 ans! Comme quoi Holmes est une comète à surveiller de très près.

La comète Holmes se déplace très lentement et demeurera dans la constellation de Persée au cours des prochains mois, passant tout près de l'étoile Algol vers le 23 janvier. Cette région du ciel sera bien placée pour l'observation en soirée pendant tout l'hiver. Affaire à suivre…

Bonnes observations!

La constellation de Persée et la comète Holmes

La comète Holmes photographiée depuis Montréal à 22h20 le 1er novembre 2007.
Passez le curseur sur l'image pour faire apparaître l'identification des principales étoiles et constellations. (Photo : Planétarium de Montréal / Marc Jobin)



 

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Générique.  Dernière révision : 2007-11-30