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9. Trois jardins, trois rapports entre homme et nature
Le jardin français
XVIIe siècle.
La France brille de tous ses feux.
Et à la cour de Versailles, la Nature elle-même s'efface devant la gloire du roi Soleil, et plie sa folle liberté à l'implacable symétrie du jardin à la française.
Allées tracées au cordeau.
Haies découpées à l'équerre.
Eau forcée en une fontaine jaillissante.
Plates-bandes richement fleuries.
Orangers exotiques.
Arbustes fondus en de vertes murales, leur silhouette gommée par une taille rectangulaire.
Le jardin anglais
XVIIIe siècle.
L'Angleterre succède à la France sur la carte du monde, et sous l'impulsion de ses artistes, invente le jardin « picturesque ».
Brisée, la vision en miroir française !
L'atmosphère, impressionniste, entremêle la nature et les terres.
Allées sinueuses semées de bancs...
Arbres et bosquets se mirant dans un étang envahi de roseaux...
Plates-bandes de vivaces piquant des taches de couleur...
Le jardin japonais
Là où le jardin français s'affirme sans complexe, le jardin japonais exprime une vénération du naturel, dans ses formes comme dans ses matériaux.
Nulle symétrie ; mais des lignes irrégulières, et l'harmonie qui en naît.
L'intégration au site est intime, malgré la haie ou le muret obligé.
Là où le jardin anglais se colore des fleurs du monde, le jardin japonais préfère les verts subtils de ses propres essences.
L'agitation visuelle troublant la méditation, il y a peu de fleurs – encore moins d'annuelles.
Pas de pelouses non plus, mais de la pierre, omniprésente, et de l'eau, pour y répondre.
En ce jardin sobre, voire dépouillé à l'extrême, l'on respire la sérénité, l'on pressent l'éternité, en un rapprochement unique avec la nature.
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