Un modèle de grâceLe bambou est un sujet omniprésent dans la peinture traditionnelle chinoise. Il a eu, en Orient, une importance comparable à celle de la représentation du corps humain dans l'art plastique de l'Occident. Le grand livre de la peinture classique, intitulé Le jardin gros comme un grain de moutarde, lui consacre son chapitre d'ouverture. Peindre le bambou constitue d'ailleurs le premier exercice de pinceau proposé aux élèves en début de formation afin qu'ils apprennent à maîtriser les traits. Saisir la visionLa composition d'un bambou suit une progression à quatre temps où la tige, les noeuds, les branches et les feuilles se succèdent sur le papier. Pour les peintres chinois, il faut «laisser pousser le bambou en son for intérieur» et retenir le pinceau jusqu'à ce que la conception soit parfaitement claire. Alors là, sans tarder, il faut saisir cette vision par des traits de pinceau forts, vifs et expressifs. Le résultat final doit traduire une continuité de l'idée. De grandes vertusLe bambou est aussi une figure symbolique à laquelle on associe de grandes vertus. Il représente la droiture et la grâce, car sa tige pousse droit et se termine en finesse. Il signifie l'humilité car le coeur de sa tige est vide. Il incarne l'esprit de jeunesse puisqu'il demeure vert, même en hiver. Enfin, le bambou est aussi associé au dépouillement et à la pureté, n'ayant pour tout ornement que ses feuilles à l'aspect simple.
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