Douce, douce à la peau

Il y a deux liqueurs très agréables au corps humain, à l'usage interne le vin, à l'usage externe l'huile.
Pline l'Ancien, 1er siècle de notre ère

Pour les Grecs de l'Antiquité, se masser à l'huile d'olive n'était pas seulement bon pour assouplir la peau et contrer ainsi l'action desséchante du calcaire. C'était là, véritablement, la marque de l'homme civilisé.

Ulysse, qui arrive tout... crotté chez Nausicaa, décide de se baigner puis de s'inonder d'huile odorante qui, depuis longtemps, hélas ! n'a pas coulé sur mon corps.

Ce n'est pas tout ! Véritable baume des sportifs, l'huile coulait à flot dans les gymnases et les stades antiques, pour réchauffer les muscles avant l'exercice et pour se nettoyer ensuite. L'athlète, qui traînait avec lui sa petite gourde d'huile, en versait sur son corps après la lutte, par exemple. Puis, il se raclait la peau avec un strigile (lame non coupante) pour enlever le sable, le sang et la sueur. Le savon à l'huile d'olive viendra plus tard...

Le médecin Hippocrate invitait à s'arroser d'huile si l'on ne pouvait prendre son bain. (Non, l'odeur ne reste pas sur la peau.) Mais toutes ces frictions huileuses disparurent avec le christianisme, leur sensualité les rendant trop suspectes.

... et parfaite pour se faire belle
Les Anciens fabriquaient des parfums en faisant macérer les fleurs du dattier ou de l'iris dans de l'huile d'olive.

Les parfumeurs grecs privilégiaient pour ce faire une huile très limpide, l'omphacine, obtenue avec des olives encore vertes et délicatement pressées. Mais les femmes aussi connaissaient mille façons de l'utiliser pour se faire belle.