Le commerce en Nouvelle-France
On le sait, c'est la fourrure du castor et accessoirement celle d'autres animaux comme la loutre, le renard, le vison, le loup marin, qui occupe l'essentiel de l'activité économique de la Nouvelle-France. En échange, les nations amérindiennes qui fournissent le bien, reçoivent des marchandises de troc comme des couvertures, des ustensiles, des fusils, de l'eau-de-vie. Généralement, avant de partir en traite, on se procure ces articles chez les marchands équipeurs. Au retour, et souvent après plusieurs mois de chasse, les peaux sont livrées en ballots destinés à l'exportation. L'État, en leur accordant l'exclusivité du commerce de détail, exigera des marchands qu'ils s'établissent en permanence dans la colonie. En revanche, ils sont tenus de ne vendre que des marchandises de fabrication française. On devine que cette rigidité favorisera la création d'un commerce de contrebande assez florissant. Parallèlement à cette activité commerciale, l'administration coloniale tentera de promouvoir un volet industriel tout en se gardant bien de ne pas entrer en concurrence avec les manufactures de la métropole. C'est dans cette optique que l'intendant Talon (1665-1672) lance la construction navale à Québec. Un autre projet digne de mention est la fondation des Forges du Saint-Maurice en 1733. Cette exploitation fournira des enclumes, des marmites, des poêles et des canons. Malgré d'autres tentatives comme le sciage de bois, les pêcheries, les tanneries, l'activité commerciale et industrielle a du mal à atteindre un niveau de rentabilité. Bien sûr, ce constat est attribuable à la faiblesse des capitaux et l'absence d'une main-d'œuvre qualifiée. Cependant, l'attitude de la France qui n'a toujours vu en la colonie qu'un fournisseur de matières premières, explique également que l'économie de la Nouvelle-France ait eu de la difficulté à se développer, limitée qu'elle était à ne satisfaire que la demande locale. En plus de ses activités liées à la traite des fourrures, Alexis Lemoine dit Monière tient des marchandises générales pour la consommation courante. On y retrouve de tout : de la farine aux clous à planchers, de l'eau de vie aux perruques, de la toile aux draps. Haches, bas de laine, flanelle, viande, beurre, vin, épingles, bonnets, couteaux, éventails et plusieurs autres articles figurent parmi la marchandise vendue entre 1733 et 1739 dans son magasin montréalais. | |||
Coordonnées Plan du site Réalisation Archives de Montréal Recherche |
Générique |
||