La traite des fourrures
Lorsque prend fin le XVIe siècle, les puissances coloniales ont réalisé des progrès considérables aux plans de l'exploration navale et de la cartographie. Cependant, l'Europe n'a pas réussi à s'installer de manière durable au nord de la Floride. Bien sûr, les pêcheurs du vieux continent débarquent chaque été, et ce depuis fort longtemps, faire provision de morues qui, une fois séchées, sont ramenées dans la métropole. Cependant, dans le dernier quart de ce siècle, apparaît un phénomène nouveau : on pénètre à l'intérieur du Saint-Laurent pour y pratiquer la traite des fourrures. Les Européens réalisent l'immense potentiel de ce commerce qui va devenir la base du développement de la Nouvelle-France. Pour parvenir à ses fins, l'État fait appel aux intérêts particuliers sachant qu'il ne peut entreprendre seul la colonisation de nouveaux territoires.
On crée donc des compagnies, sur le modèle de sociétés par actions, à qui on confie la responsabilité du peuplement. Elles auront pour nom, selon les époques, Société de Caën, Compagnie des Cent-Associés, des Indes Occidentales. En retour, elles reçoivent le monopole du commerce et notamment celui des fourrures. Bien que toutes les peaux soient en demande, c'est celle du castor qui occupe la première place. S'ensuit l'installation d'un réseau de traite dont l'administration est faite aux différents comptoirs (Tadoussac, Trois-Rivières, etc.). Les fournisseurs de pelleteries sont les Montagnais du Saint-Laurent, les Algonquins de la rivière des Outaouais, les Népissingues et les Hurons. C'est à cette époque qu'apparaît la figure légendaire du coureur des bois, qui deviendra rapidement partie prenante à ce commerce. À ce propos, la concurrence anglaise demeurera tout au long de la période coloniale française un problème majeur pour l'accès à la ressource. N'empêche qu'en 1739, les fourrures représentent 70% des exportations et demeureront, jusqu'à la Conquête, le secteur le plus important du commerce extérieur de la colonie.
En tant que marchand-équipeur pour la traite des fourrures, Alexis Lemoine dit Monière approvisionne - ou, selon son expression, « fait l'équipement » - les voyageurs en vivres, tissus, outils de travail et munitions, éléments indispensables pour établir des relations commerciales avec les Amérindiens de l'Ouest. Ces opérations se reflètent de façon régulière dans le livre de comptes et sont parfois accompagnées de listes complètes d'articles de traite. | |||||
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