La Grande Guerre
Nationalismes exacerbés, concurrence économique très vive, différends coloniaux fréquents, course aux armements, formation d'alliances : tous les ingrédients sont réunis en ce commencement de XXe siècle pour qu'éclate un conflit majeur. Le prétexte est tout trouvé ce 28 juin 1914 lorsqu'un étudiant bosniaque assassine l'archiduc d'Autriche à Sarajevo. L'ultimatum de l'Autriche à la Serbie entraîne la mobilisation générale en Russie et en France, ce qui provoque la déclaration de guerre de l'Allemagne à ces deux pays le 3 août 1914. Cherchant d'abord à anéantir la France, l'Allemagne déploie des troupes de ce côté en passant par la Belgique et, du même coup, viole la neutralité de cette dernière, ce qui entraîne l'entrée en guerre de la Grande-Bretagne avec, à sa suite, tous les dominions britanniques. Le premier bataillon canadien franchit l'Atlantique le 3 octobre 1914. Sur le plan économique, la guerre crée une prospérité artificielle. La production agricole canadienne atteint une croissance extraordinaire et le pays devient le grenier des armées alliées en Europe. Le secteur industriel est profondément transformé lorsque la production de biens destinés à la guerre devient la priorité numéro un. Du côté politique, on assiste à la première crise de la conscription. Devant le manque de relève d'hommes prêts à servir sous les drapeaux, le gouvernement conservateur de Robert Borden songe à enrôler tout homme de 18 à 60 ans. Tel est l'enjeu de l'élection fédérale de décembre 1917. Les résultats confirment une profonde scission entre, d'une part, le Québec farouchement opposé à la mesure et le Canada anglais favorable au projet. Au soir du 11 novembre 1918, marquant la capitulation de l'Allemagne, la Première Guerre mondiale, ou ce qu'on a appelé la Grande Guerre, prend fin. L'effort du Canada a été exceptionnel. L'économie a accompli des prouesses et l'envoi de troupes outre-mer n'a pas été négligeable. Toutefois, la crise politique entourant la mobilisation des hommes a créé une division ethnique qui marquera la suite des choses pour les années à venir. Le 26 novembre 1915, le ministre de la Milice et de la Défense du Canada, Sam Hugues, offre le grade de colonel honoraire à Olivar Asselin dont la mission est de lever un bataillon. Ce dernier met donc sur pied le 163e bataillon, les « Poils-aux-pattes », composé de volontaires canadiens-français et en confie le commandement au capitaine Henri Desrosiers. Acceptant plutôt le grade de major, Asselin seconde Desrosiers. Après avoir été entraîné aux Bermudes, le 163e débarque en Angleterre en décembre 1916 et est rapidement démembré. Rattaché au 22e bataillon, il participe aux batailles de Vimy et d'Acheville. Asselin doit toutefois quitter le front au moment où il contracte la fièvre des tranchées. Tour à tour conférencier et attaché militaire, Asselin se retrouve dans la délégation canadienne à la Conférence de la Paix à la fin du conflit. Il revient à Montréal en 1919 et est démobilisé1. | |||
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