Société et politiqueAu plan démographique, l'élément majeur au tournant du XXe siècle est bien sûr la poursuite de l'exode des Canadiens français vers les États-Unis. C'est au moment de la crise économique des années trente que le tout va se terminer. De la moitié du XIXe siècle jusqu'à 1930, ils auront été plus de 900 000 à franchir la frontière.
Cette période de transformation économique se traduit par une industrialisation accélérée du Québec. Cependant, c'est essentiellement les capitaux anglo-canadiens et américains qui assurent le développement et les Canadiens français ne sont pas véritablement maîtres de leur économie. En cela, le gouvernement provincial accorde d'immenses concessions forestières à ces investisseurs étrangers. Il en sera de même pour le réseau hydraulique. Malgré l'encouragement donné à la colonisation, l'urbanisation se poursuit. Les villes prennent de l'expansion et les travailleurs qui les habitent mènent une vie trop souvent misérable. Cela explique l'émergence d'un mouvement syndical qui apparaît dans les années 1880 avec, notamment, les Chevaliers du travail. D'abord affiliée aux syndicats américains, notre organisation ouvrière change de visage au début du siècle. Le clergé ayant épousé cette cause, on assiste à la naissance du syndicalisme catholique. Son corollaire, au niveau politique, sera l'adoption des premières lois ouvrières.
Au chapitre des idées, le début du XXe siècle voit apparaître un renouveau de la pensée nationaliste. À ce propos, Olivar Asselin s'inscrit parfaitement dans cette mouvance. La figure de proue de ce mouvement est Henri Bourassa. Il mènera la contestation contre le premier ministre canadien Wilfrid Laurier, notamment sur son projet de créer une marine canadienne. En fait, toute politique canadienne orientée vers la satisfaction des besoins de l'Empire britannique est systématiquement dénoncée. Parmi les outils que se donnent ces nationalistes, mentionnons la fondation du Devoir, de la Ligue nationaliste canadienne, de l'Association catholique de la jeunesse canadienne, l'A.C.J.C. La grande question concerne le positionnement du Canada face à l'Empire et la crise de la conscription sera un autre révélateur de cette profonde division entre le Québec et le reste du Canada. Finalement, sur la question de l'éducation, le Québec est toujours à la traîne. Le clergé y règne en maître absolu et paralyse toute volonté du gouvernement de lui soustraire des prérogatives. C'est ce qui se produit en 1897 lorsque le gouvernement Marchand échoue dans sa tentative de s'arroger la responsabilité de gérer l'éducation. Si bien que des données de 1891 révèlent que 30% de la population adulte du Québec est illettrée, contre 7% en Ontario. | |||||
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