L'agriculture à la fin du XIXe siècle
Bien que le poids démographique du monde rural soit sur son déclin, il n'en reste pas moins qu'en 1891 il représente toujours près de 66% de la population de la province. Cependant, depuis la Confédération bien des choses ont changé : il est bien fini le temps de la petite production axée sur la subsistance et l'autosuffisance. L'agriculture québécoise de cette fin de siècle change de vocation pour s'intégrer à une économie de marché. Afin de conditionner le paysan à cette nouvelle réalité, tout est mis en œuvre pour assurer cette transition : écoles d'agriculture, journaux destinés aux agriculteurs, conférenciers mandatés par le ministère de l'Agriculture, nomination de missionnaires colonisateurs désignés par l'Église catholique pour appuyer les efforts de formation. Dans cette volonté d'intégrer l'agriculture québécoise à une structure économique, on pense faire de l'industrie laitière une industrie nationale parce qu'elle exige un minimum de main-d'œuvre et offre des débouchés stables et plus rentables. On assiste donc, en cette fin de siècle, à la multiplication des fabriques. Les cultivateurs se tournent vers la fabrication du fromage puis, après 1880, vers la fabrication du beurre, si bien qu'à la fin du XIXe siècle, on compte près de 2 000 fabriques destinées à la transformation de la production laitière.
Cependant, d'autres productions de nature plus régionale, n'en continuent pas moins d'exister : les Cantons de l'Est s'occupent toujours d'élevage et d'horticulture; le comté de Chambly poursuit l'élevage de chevaux pour le marché américain; Montréal et Québec se spécialisent dans la culture maraîchère; la Beauce et la Mauricie cultivent du foin destiné au marché domestique de même qu'au marché américain. Ainsi, l'agriculture québécoise de cette période apparaît assez diversifiée. On peut affirmer que l'on observe une agriculture mixte où domine la production laitière. Néanmoins, les changements structurels sont visibles. Le cultivateur dépend maintenant d'une compagnie pour se procurer ses engrais, sa machinerie et l'écoulement de ses produits. C'est maintenant le marché, auprès duquel il écoule sa marchandise, qui assure sa subsistance et celle de sa famille. Cette nouvelle réalité annonce une transformation fondamentale de la société rurale.
Les lettres regroupées sous le thème de l'agriculture illustrent les activités du ministère québécois. Elles portent sur le bétail canadien et sur l'organisation des programmes de soutien aux cultivateurs. Ces lettres mentionnent aussi l'introduction de nouvelles technologies, l'importance de la création et du perfectionnement des races canadiennes d'animaux, le contrôle des dépenses du ministère de même que les procédés pour l'obtention des crédits. | |||||
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