La politique à la fin du XIXe siècle
L'événement marquant, sur le plan politique, de la seconde moitié du XIXe siècle, est sans contredit la création de la Confédération en 1867. Les causes économiques de ce projet sont liées de près aux volontés de la bourgeoisie financière qui désire développer le chemin de fer et qui doit disposer d'un État unifié et autonome en mesure de favoriser l'ouverture de marchés internes et éventuellement la conquête de l'ouest. S'ajoutent à ce motif économique des considérations d'ordre politique. D'abord, le régime politique de 1840 ne semblait plus convenir. L'égalité de représentation désavantage le Haut-Canada qui réclame la représentation proportionnelle à la population, la « Rep by Pop ». Au Bas-Canada, c'est la crainte d'annexion aux États-Unis qui semble militer de manière prépondérante pour le projet. Ses militants, qui sont majoritairement associés au parti Conservateur et dont le leader incontesté est George-Étienne Cartier, estiment qu'il sera pratiquement impossible pour le peuple canadien-français de conserver sa langue, sa religion et ses institutions une fois annexé. Ces arguments seront repris par le clergé qui sera largement favorable au nouveau régime qui offre théoriquement les garanties d'un gouvernement provincial autonome. Malgré l'opposition du parti Rouge, associé au courant plus radical, qui considère le régime proposé trop centralisateur, le nouveau pays est créé. Il comprend quatre provinces : l'Ontario, le Québec, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick. Dans les années subséquentes, les autres provinces viendront s'y greffer.
À partir de la Confédération, la politique tant provinciale que fédérale est affaire de deux partis : libéral et conservateur. Sauf en de rares exceptions, il n'y a pas vraiment de tiers parti. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, ce sont les conservateurs qui détiennent de manière presque continue le pouvoir et le personnage de John A. Macdonald domine le paysage politique. Cependant, l'élection provinciale de 1886 marque un épisode digne de mention. Suite à la pendaison du chef métis Louis Riel, l'année précédente, après qu'il eût été reconnu coupable de haute trahison, s'ensuit un violent mouvement de protestation au Québec. On accuse le fédéral d'avoir assassiné un Canadien français victime d'un procès inique. L'affaire Riel remet en question les fondements de la Confédération. On prône l'idée d'un parti national qui unirait toutes les forces de la nation. C'est ce que réalise Honoré Mercier qui, à la tête du parti National regroupant libéraux et conservateurs meurtris par l'affaire Riel, prend le pouvoir à l'élection de 1886. Il y restera jusqu'en 1891 lorsqu'il est forcé de démissionner suite à des accusations de corruption. Son acharnement à défendre la cause du Québec en fait un des pionniers du nationalisme québécois. En mai 1888, Georges Duhamel, ex-solliciteur général de la province, est nommé commissaire des Terres de la couronne et le curé Labelle devient sous-commissaire dans le nouveau ministère de l'agriculture et de la colonisation qui vient d'être créé, subordonné directement à Duhamel. | |||||
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