Bruderheim

Nom officiel : La pluie de météorite Bruderheim s'est abattue dix kilomètres au nord de la ville du même nom.

Localisation : À 100 kilomètres au nord-est de la ville d'Edmonton, en Alberta, au Canada.

Chute ou trouvaille : Chute

Date : 4 mars 1960, à 1h 06, heure locale.

Masse récupérée : L'ensemble des fragments récupérés pèsent 303 kilogrammes. Il s'agit de la plus massive météorite tombée au Canada à ce jour.

Nombre de fragments : Près de 700 fragments ont été récoltés. Les fragments de Bruderheim ont des masses variant de 5 milligrammes à 30,7 kilogrammes.

Ellipse de chute : Au sol, les pierres occupaient une surface de 5,6 par 3,6 kilomètres. Les fragments ne se sont pas tout à fait répartis selon leur masse comme cela devrait théoriquement être le cas. De larges fragments figurent parmi les plus petits et vice versa. Le météoroïde s'est fragmenté en haute altitude et l'action du vent a affecté la distribution des fragments au sol. De plus, de grosses masses n'ont pas survécu au choc. Elles se sont brisées en plus petits morceaux en frappant le sol.


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Fragment de la météorite Bruderheim avec sa croûte de fusion noire glacée et une vue de sa composition interne.

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Ellipse de chute de la pluie Bruderheim.


Cratère : Quelques dépressions ont été créées par les plus gros fragments de cette pluie. Ils ont creusé des trous d'une vingtaine de centimètres dans le sol gelé. Un fragment a eu un atterrissage plus douillet, sa chute a été amortie par un ballot de blé.

Les petits fragments ont traversé la couche de neige, rebondi sur le sol gelé et sont revenus à la surface en entraînant un peu de terre avec eux. Ce phénomène a facilité le repérage des météorites puisqu'elles étaient entourées d'éjectas contrastant avec la neige immaculée.

Circonstances : Malgré l'heure tardive, le bolide a été observé par de nombreux témoins. Il traversait le ciel de l'ouest-nord-ouest vers l'est-sud-est. L'explosion du météoroïde a illuminé le ciel au-dessus d'Edmonton. Un boum sonique a retenti à plus de 100 kilomètres à la ronde. Après la fragmentation en haute altitude, les pierres sont demeurées incandescentes. Le phénomène lumineux est passé du blanc au rouge alors que les fragments approchaient du sol. Ralenties par la traversée de l'atmosphère, les pierres ont terminé leur course entraînées par la seule gravité.


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Tyrone Balacko et Stanley Walker avec quelques-unes des météorites qu'ils ont découvertes.

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Un fragment à proximité de son lieu d'impact marqué d'un jet de boue.


Un agriculteur nommé Nick Broda repère la première pierre noire suspecte devant sa demeure. C'est un astronome amateur, Stanley Walker, qui entreprend la collecte de témoignages et la recherche systématique de fragments. Aidé d'un passionné de minéralogie, Tyrone Balacko, il récolte environ 75 kilogrammes de matière météoritique en une fin de semaine. Les deux hommes enregistrent leurs découvertes et dressent une carte de l'ellipse de chute.

Histoire : Une fois la neige fondue, des équipes scientifiques de l'Université d'Edmonton ont ratissé l'ellipse de chute sans succès. Rapidement, ils ont admis que les agriculteurs locaux seraient beaucoup plus efficaces pour retrouver les fragments de la météorite. Le temps leur a donné raison, la majorité des spécimens de la collection de l'université ont été achetés de citoyens de Bruderheim.

Type : Météorite pierreuse

Classe : Chondrite ordinaire

Groupe : L6

Composition : Bruderheim est recouverte d'une très mince croûte de fusion (0,25 millimètre). Cette météorite est principalement constituée d'olivine et d'hyperstène. Ces minéraux constituent respectivement pour 41,7 % et 25,9 % de son volume. La chondrite est pauvre en fer, le métal comptant pour 9,94 % de son volume. Les chondres ont été presque totalement détruits lors du chauffage et de la recristallisation du corps-parent.

Apport scientifique : Les gaz capturés au sein de la chondrite Bruderheim ont été analysés. C'est la première météorite ayant subi ce type d'analyse. Les scientifiques ont découvert que la météorite a perdu 95 % de son argon il y a 550 millions d'années. L'analyse d'autres chondrites de type L a aussi confirmé une perte majeure de ce gaz entre 400 et 500 millions d'années avant aujourd'hui. Un des corps-parents, sinon l'unique corps-parent, qui est à l'origine des chondrites L s'est possiblement fragmenté à cette époque.

Présente dans la collection du Planétarium : Oui



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Générique.  Dernière révision : 2005-09-30