Cape York

Nom officiel : Cette météorite porte le nom d'un cap situé à 35 kilomètres de son lieu de découverte. Agpalilik, Ahnighito, Baffin's Bay et Melville sont quelques-unes des nombreuses appellations secondaires. Ces termes dont certains sont en langue inuite, désignent d'autres éléments géographiques à proximité. Les Inuits avaient baptisé les trois plus grosses masses la Tente (Ahnighito), la Femme et le Chien probablement selon leur forme et leur taille respectives.

Localisation : Dans la portion nord de la baie de Melville, à l'ouest du Groenland.

Chute ou trouvaille : Cette météorite est une trouvaille. Elle serait tombée du ciel il y a environ 10 000 ans, bien avant que le Groenland ne soit habité.

Date : Cape York était connue des Inuits de la région depuis plusieurs centaines d'années avant qu'elle ne soit découverte par un explorateur anglais en 1818.

Masse récupérée : Environ 58 tonnes métriques de matière météoritique ont été récupérées. Si des morceaux de métal n'avaient pas été débités des masses principales, la météorite serait encore plus massive. Le plus gros fragment de Cape York, avec sa masse de 31 tonnes métriques, est le troisième fragment le plus imposant après Hoba et Campo del Cielo.


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La masse principale, Ahnighito, exposée au American Museum of Natural History, New York. Ce fragment mesure 3,6 par 2,4 mètres.

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Transport du fragment Agapalilik lors de sa découverte en 1963.


Nombre de fragments : Au moins neuf fragments originaux de la météorite Cape York sont connus à ce jour.

Ellipse de chute : Les fragments nommés le Chien et la Femme ont été trouvés à plus de 10 kilomètres de la Tente. L'ellipse de chute de cette pluie est donc de grande dimension.

Cratère : Les fragments les plus massifs reposaient sur le flan d'une montagne dans du gravier meuble. Les cratères d'impacts créés lors de la chute ont probablement disparu au fil des millénaires.

Circonstances : Lors d'une expédition au Groenland en 1818, John Ross rencontre des Inuits qui possèdent des couteaux en fer alors que la région est totalement dépourvue de ce métal. Ils disent l'obtenir d'une immense pierre près du Cape York. Ce n'est qu'en 1894 que la météorite est localisée par une expédition américaine. Trois masses grandement martelées sont retrouvées : la Tente (31 tonnes métriques), la Femme (3 tonnes métriques) et le Chien (0,4 tonne métrique). La récupération de ces trois masses a demandé des efforts colossaux qui se sont étalés sur quatre ans et autant d'expéditions. Les pièces ont été transportées par bateau jusqu'à Brooklyn, New York. Les trois fragments se trouvent actuellement au American Museum of Natural History de New York.

Une quatrième masse a été trouvée en 1913. Savik I pesait 3,4 tonnes métriques. En 1955, un géologue trouve un fragment de 48 kilogrammes nommé Thule. En 1961, un Inuit découvre un autre fragment au cours d'une expédition de chasse. Nommé Savik II, ce fragment est beaucoup moins massif que les autres : il ne pèse que 7,8 kilogrammes. En 1963, une masse de 15 tonnes métriques nommée Agapalilik a été retrouvée par le scientifique Vagn Buchwald. Grâce à des analyses de composition, il réalise que Cape York est aussi apparentée à un fragment récupéré près d'un ancien campement sur la péninsule Knud au Canada. Ce fragment de 1,6 kilogrammes nommé Akpohon a apparemment été transporté à plus de 600 kilomètres de son lieu de chute. D'autres fragments ont été mis à jour lors de travaux archéologiques. Finalement, en 1984, un fragment de 250 kilogrammes est découvert par Jeremias Petersen, chasseur inuit.

Histoire : La météorite Cape York était importante dans la vie quotidienne des Inuits qui parcouraient de grandes distances pour s'approvisionner en matière première. Le fer météoritique était notamment employé pour la fabrication de pointes de flèches, de harpons et de couteaux. Entre l'expédition de Ross qui a dévoilé au monde l'existence de météorites métalliques près de Cape York et leur découverte par Peary, de nombreux autres explorateurs américains et européens ont tenté leur chance. Les Inuits ont toujours refusé de divulguer l'emplacement des météorites. Peary les a finalement convaincus en leur offrant des fusils et autres objets de fer.


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Figures de Widmanstätten au sein de l'octahédrite Cape York.

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Ce timbre commémorant la découverte de la météorite Cape York a été émis par le Groenland le 20 janvier 1978. À gauche de l'enveloppe, on peut voir la masse Agapalilik.


Type : Météorite métallique

Classe : Octahédrite à moyennes bandes. Les bandes des figures de Widmanstätten ont 1,2 millimètre de large.

Groupe : IIIAB

Composition : L'extérieur de cette météorite brun foncé est parsemé d'inclusions verdâtres. Cape York contient plus de 91 % de fer. La proportion de nickel varie de 7,3 % à 7,9 % dans les différentes parties de la météorite. Les nodules de troilite de Cape York sont tous orientés dans une même direction, témoignant de l'influence de la gravité lors de leur solidification.

Apport scientifique : Le météoroïde Cape York a été exposé aux rayons cosmiques pendant environ 93 millions d'années. C'est un âge beaucoup plus petit que celui obtenu pour la majorité des octahédrites IIIAB, soit 650 millions d'années. Cela peut signifier une récente collision et fragmentation du corps-parent.

Commentaire : Ahnighito ou la Tente est la météorite la plus massive conservée dans une collection muséale.

Présente dans la collection du Planétarium : Oui



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Générique.  Dernière révision : 2005-09-30