Nom officiel : Zagami porte le nom d'un immense rocher situé à proximité de son lieu de chute.

Localisation : Un peu plus d'un kilomètre au nord du rocher Zagami, dans la province de Katsina, Nigéria.

Chute ou trouvaille : Chute

Date : 3 octobre 1962, en après-midi.

Masse récupérée : Cette météorite pèse 18,1 kilogrammes. De toutes les météorites martiennes, c'est la plus massive.

Nombre de fragments : Un fragment unique a été récupéré.

Cratère : La météorite a été retrouvée dans une dépression d'environ 60 centimètres de profondeur.

Agrandissement Le rocher Zagami est situé dans le nord-ouest du Nigéria, en Afrique.

Agrandissement Tranche de l'achondrite martienne montrant sa texture à grains fins.

Circonstances : La pierre est tombée à 3 mètres d'un fermier qui tentait de chasser des corneilles de son champ de maïs. L'homme a entendu une explosion énorme et il a été secoué par l'onde de choc alors que le météoroïde traversait l'atmosphère. La météorite est ensuite tombée à ses pieds dans un bruit sourd. Une fois la surprise et le nuage de poussière dissipés, il a ramassé la pierre.

Histoire : Suite à sa découverte, la météorite a été apportée au musée de Kaduna, la capitale provinciale. Elle y a été exposée, intacte, pendant de nombreuses années. En 1988, le collectionneur Robert Haag s'est présenté au musée. Il offrait au directeur une collection de plusieurs météorites célèbres en échange d'une météorite nigérienne. Le directeur lui a offert un fragment de l'octahédrite Udei Station. Gêné de n'offrir qu'un seul fragment, il demanda à Haag s'il voudrait également un fragment de la météorite pierreuse tombée à Zagami. C'est exactement ce que le collectionneur espérait. Il quitta le pays avec en poche, près du tiers de la précieuse achondrite.

Type : Météorite pierreuse

Classe : Achondrite

Groupe : SNC, il s'agit plus précisément d'une shergottite. Cette pierre d'origine basaltique provient de la croûte de la planète Mars.

Agrandissement La croûte de fusion noire et brillante est bien visible sur ce fragment de Zagami. Il s'agit du fragment que Robert Haag a conservé dans sa collection personnelle.

Agrandissement Lame mince de la météorite Zagami en lumière polarisée. Inspirée par les couleurs des lames minces de météorites, une artiste a réalisée cette microphotographie.

Composition : Zagami a une croûte de fusion noire et brillante typique aux shergottites. Elle se distingue d'autres spécimens de son groupe par la petite taille des minéraux qui la composent. Ils sont si fins qu'il est difficile de les examiner sans l'aide d'une loupe.

Sa structure interne témoigne d'épisodes de choc. La pierre est traversée de veines noires vitreuses de 1 à 100 micromètres de largeur. Les minéraux constituants ces structures se forment lorsqu'il y a élévation de la température et de la pression.

La météorite Zagami est principalement composée de deux pyroxènes : l'augite et la pigeonite. Ces minéraux comptent pour 75% de son volume.

Apport scientifique : Des gaz sont retenus prisonniers dans le verre choqué et fondu de la météorite Zagami. Les ratios d'azote, d'argon et de xénon concordent avec les données enregistrées par la sonde Viking dans l'atmosphère martienne. Ces analyses ont aidé à faire accepter le fait que les achondrites du groupe SNC proviennent de la planète voisine.

Deux météorites martiennes sont tombées un 3 octobre : Zagami en 1962 et Chassigny en 1815. Certains scientifiques avancent qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence. Ces météorites SNC pourraient provenir d'un seul impact sur la planète rouge. Les météoroïdes éjectés auraient voyagés sur une même orbite. À chaque année, la Terre croiserait donc cette orbite et parfois, y rencontrerait un météoroïde.

Commentaire : Un fragment de la météorite Zagami est reparti vers sa planète d'origine après un séjour terrestre de 34 ans. La sonde Mars Global Surveyor lancée en 1997 avait à son bord un morceau de la météorite. Ce geste symbolique visait à honorer les réalisations des chercheurs dans le domaine spatial. La science actuelle nous permet non seulement de reconnaître une pierre qui n'est pas terrestre, mais nous permet également de la retourner d'où elle vient !

Présente dans la collection du Planétarium : Oui