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À partir de 1840, Montréal retrouve peu à peu son autonomie.  Pour satisfaire le désir de plusieurs citoyens, le gouverneur général Lord Sydenham octroie une deuxième charte à la ville, mais nomme la nouvelle équipe dirigeante.  Peter Mc Gill devient maire et le conseil compte maintenant dix-huit conseillers.

À la même période, le système municipal du Québec prend forme.  En vertu d’une série de lois et d’ordonnances votée entre 1840 et 1870, toutes les paroisses, tous les cantons de la province deviennent tour à tour des corporations municipales.  Le célèbre rapport Durham donne le branle à ce mouvement.

En effet, en 1838, le gouvernement britannique mandate Lord Durham pour mener une enquête sur la crise politique qui conduit à l’insurrection de 1837-1838.  Du rapport de Lord Durham, on a surtout retenu son projet de doter la colonie d’un gouvernement responsable et d’assimiler les Canadiens français.  Pourtant, une tranche importante suggère la mise en place d’institutions municipales qui fourniraient aux citoyens les outils nécessaires pour régler différents aspects de la vie locale.  Pour le libéral Durham, il s’agit là du fondement même de la vie démocratique et de l’organisation de toute collectivité.

C’est dans ce contexte que Montréal regagne son autonomie.  La deuxième charte octroyée définit de manière plus précise les pouvoirs qui lui sont accordés.  La ville compte alors quelque quarante mille habitants et est divisée en six quartiers électoraux.  En 1846, ces derniers seront réaménagés en neuf circonscriptions électorales.

Dorénavant, les contribuables élisent trois conseillers par quartier.  S’il revient au Conseil municipal de nommer le maire, en revanche, les conseillers choisissent, entre eux, les six échevins qui assumeront la direction des services municipaux en formation.