Au début du 18e
siècle, l’Empire français d’Amérique va de l’Acadie à la Louisiane en couvrant une partie importante du continent. Il s’appuie sur une politique d’alliance avec les nations amérindiennes, dont la pierre angulaire est le traité qu’une trentaine de nations dans la mouvance française et les Cinq-Nations iroquoises signent entre elles et avec la France en 1701 : la Grande Paix de Montréal.
Entre 1689 et 1763, quatre grandes guerres éclatent en Europe, au cours desquelles la France et l’Angleterre se trouvent dans des camps opposés. Elles ont leurs répercussions en Amérique et les Montréalais participent à l’effort militaire. Plusieurs nobles deviennent officiers dans les troupes françaises, tandis que bourgeois et habitants se joignent à la milice canadienne.
Personne n’illustre avec plus d’éclat la participation de Montréal aux actions militaires et à la stratégie expansionniste de la France que Pierre Le Moyne d’Iberville, fils du marchand Charles Le Moyne. Entre 1686 et 1697, il prend part à de nombreuses campagnes contre des établissements anglais, dans la baie d’Hudson, dans la colonie de New York, en Acadie, à Terre-Neuve. En 1699, il fonde la Louisiane où il établit un premier fort français.
À Montréal, la présence des officiers et des soldats des troupes de la Marine est une réalité quotidienne depuis 1683. Au début, les troupes sont approvisionnées depuis la France, puis les marchands et les agriculteurs du Canada en deviennent les fournisseurs. Ces achats stimulent l’économie locale.
Mais l’équilibre des forces défavorise à long terme le Canada. La guerre de Sept Ans (1756-1763) permet aux troupes anglo-américaines de porter le coup fatal à la Nouvelle-France. En 1759, Québec tombe aux mains des troupes d’invasion. En été 1760, trois armées britanniques marchent sur Montréal. Le gouverneur Vaudreuil, qui s’y est replié, voit bien que toute résistance est inutile et capitule le 8 septembre. C’est la fin de l’Empire français d’Amérique.
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Mr. Vignal
Pierre Lemoyne d'Iberville
Vue de Montréal
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