À partir de 1665, les formes et les institutions de Montréal ressemblent de plus en plus à celles d’une petite ville de la province française. Le nom Ville-Marie tombe en désuétude : malgré une forte présence religieuse, l’idéal missionnaire a cédé la place aux intérêts commerciaux.
Le développement de la ville
D’environ 600 habitants en 1663, la population atteindra le cap des 4000 en 1754.
Dans l’ensemble de l’île, l’établissement rural se fait selon le système des côtes, ces regroupements de terres et d’habitations alignées le long du fleuve ou d’un chemin portant le nom de la côte. La campagne montréalaise en compte une trentaine en 1731.
L’espace urbain se définit à partir des rues Saint-Paul et Notre-Dame, parallèles au fleuve, et des rues transversales qui s’ouvrent graduellement. La plupart des édifices de la ville sont en bois, ce qui alimente les incendies. Au cours du 18e siècle, les Montréalais les plus fortunés font construire des maisons de pierre de deux étages couvertes d’un toit en pignon. Certaines ont des « voûtes », au sous-sol, pour l’entreposage des marchandises. À l’extérieur des murs entourant la ville, apparaissent vers 1730 les premiers faubourgs avec leurs maisons de bois, où vont graduellement s’établir les Montréalais de condition modeste.
La production artisanale répond surtout aux besoins locaux : construction, boulangerie, couture, tannerie, cordonnerie, fabrication de meubles, boutiques de forgerons, d’armuriers ou de tonneliers.
Les couvents des ordres religieux, l’Hôtel-Dieu et le Séminaire sont tous dotés de jardins. L’église paroissiale s’élève au milieu de la rue Notre-Dame et on aménage, tout à côté, la place d’Armes. La place du Marché, près du port, demeure le lieu le plus animé de la ville. Les agriculteurs viennent y approvisionner les citadins; le peuple y assiste aux châtiments des condamnés.
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