Le processus de modernisation amorcé durant l’après-guerre atteint son plein développement après 1960. La ville moderne se construit, l’économie se restructure, l’urbanisation s’étend et, globalement, la qualité de vie s’améliore. Montréal perd son titre de métropole du Canada, mais grâce à la reconquête francophone, elle joue pleinement son rôle de métropole d’un Québec nouveau, moderne, qui s’affirme dans les domaines politique, économique, social et culturel.
La réorganisation économique
La hausse du niveau de vie de l’après-guerre se poursuit pendant deux décennies. La main-d’œuvre, plus qualifiée, est mieux payée. La participation des femmes au marché du travail accroît la proportion de la population qui reçoit un salaire.
L’État intervient pour améliorer les services sociaux, médicaux et éducatifs.
Les récessions de 1981-1982 et de 1990-1992 frappent durement l’économie montréalaise. Le chômage est alors élevé dans les quartiers anciens, car les industries traditionnelles sont en déclin et abandonnent les vieilles zones manufacturières. La situation est meilleure dans la banlieue, où se développent des industries de pointe et des PME spécialisées. Le secteur des services s’accroît et emploie la vaste majorité de la main-d’œuvre. La structure économique qui caractérisait Montréal depuis le milieu du 19e siècle se transforme donc en profondeur.
Le rôle de pivot des transports canadiens qu’assurait Montréal est ébranlé par l’ouverture de la Voie maritime du Saint-Laurent, le déclin du transport ferroviaire et la montée de Toronto comme principal centre du trafic aérien canadien et international.
L’agglomération montréalaise émerge de cette réorganisation avec une structure manufacturière considérablement modernisée et plus efficace.
Montréal perd son statut de métropole du Canada. Le développement de l’Ouest et la forte croissance de l’Ontario, grâce aux investissements américains, favorisent nettement Toronto. Plusieurs grandes entreprises y déménagent leur siège social.
La ville conserve néanmoins des fonctions métropolitaines de haut niveau et l’émergence de grandes entreprises francophones et de sociétés publiques qui y établissent leur siège social fait de Montréal la métropole du Québec et son principal centre de décisions.
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