La Conquête de 1760 a des conséquences considérables pour la population d’origine française habitant le Canada. Elle fait passer le contrôle du pays en des mains anglaises et amorce une nouvelle colonisation qui mènera à la mise en minorité des Canadiens français. Les premières années du régime britannique provoquent des bouleversements importants dans la société montréalaise, bien que, sur certains plans, les éléments de continuité avec le régime français soient significatifs.
L’expansion du commerce des fourrures
Montréal demeure le centre organisateur du commerce des fourrures. Après 1760, cependant, les marchands canadiens n’ont accès ni aux contrats de transport vers l’Ouest, ni au capital nécessaire pour financer de grosses expéditions. En quelques années, ils cèdent graduellement leur place à d’autres, surtout des Écossais.
La Compagnie du Nord-Ouest, créée en 1776, domine le commerce des fourrures en Amérique du Nord britannique. Son réseau serré de postes de traite, qui s’étend jusqu’au Pacifique, est contrôlé depuis Montréal d’où partent les marchandises et où arrivent les fourrures, expédiées ensuite vers la Grande-Bretagne.
La concurrence la plus importante vient de la Compagnie de la baie d’Hudson, qui entreprend d’ouvrir des postes dans le voisinage de ceux de la Compagnie du Nord-Ouest. Au cours des années 1810, la lutte devient féroce; les deux entreprises amorcent alors des négociations qui aboutissent en 1821 à une fusion au bénéfice de la Compagnie de la baie d’Hudson.
Montréal perd ainsi l’empire de traite qui a été sa raison d’être pendant plus d’un siècle et demi. |