Pendant la première moitié du 19e siècle, la croissance de Montréal dépasse tout ce qu’elle a connu auparavant. Une nouvelle activité commerciale prend la relève du commerce des fourrures et modifie les structures économiques de la ville. La population, beaucoup plus nombreuse, devient majoritairement anglophone. Le territoire urbanisé s’étend et exige de nouvelles formes de gestion.
Une métropole commerciale
La ville se trouve au cœur d’un monde rural en expansion rapide, qui comprend la vaste plaine de Montréal, où s’accroît la population
canadienne-française, et l’Ontario, où s’établissent les loyalistes ayant quitté les États-Unis après la guerre d’indépendance.
À partir de 1815, une vague migratoire sans précédent, en provenance des îles britanniques, contribue à stimuler et à diversifier l’économie. Montréal exporte du blé en Grande-Bretagne et en importe des produits manufacturés. Bientôt ses propres produits sont distribués dans les campagnes. La fabrication se fait encore principalement dans les ateliers des artisans, mais des fabriques commencent à émerger.
Les marchands forment des compagnies de navigation qui gèrent le transport entre Montréal et l’Ontario et entre Montréal et Québec. Ils obtiennent du gouvernement la construction de canaux, dont le canal de Lachine en 1825. Ils font construire en 1836 le premier chemin de fer au Canada, entre La Prairie et Saint-Jean. Leur réseau commercial en expansion les amène, dès 1817, à instituer la première banque au Canada, la Banque de Montréal.
Tout en étant très dépendante de la Grande-Bretagne et de ses entreprises commerciales, Montréal devient, à partir des années 1830, un maillon important du réseau économique de l’Empire britannique.
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