Au début des années 1830, les pressions des chefs patriotes jumelées brièvement à celles des marchands britanniques rendent possible la création d’un Conseil municipal. Le droit de vote est limité aux propriétaires et locataires dont la propriété ou le loyer atteint une certaine valeur et qui ont payé leurs taxes municipales. Ainsi, une partie importante des citoyens et la presque totalité des citoyennes ne peuvent prendre part aux élections.
Ville préindustrielle, Montréal est régulièrement frappée par de grands fléaux : incendies, épidémies, inondations. Les conditions sanitaires sont déplorables et les services publics sont à peu près inexistants. Le pire incendie survient en 1852, détruisant 1 200 maisons et laissant 9 000 personnes sur le pavé. Des épidémies de choléra frappent plusieurs fois entre 1832 et 1854, et le typhus sévit en 1847; au total, plus de 8 000 Montréalais perdent la vie. L’arrivée massive d’immigrants aggrave les problèmes et concourt à accroître la pauvreté. Les organismes privés de charité, en particulier les communautés religieuses, font de leur mieux pour soulager la misère, mais leurs ressources sont insuffisantes.
Conclusion
Montréal, en somme, a grandi trop vite et ses dirigeants paraissent pris de court. La seconde moitié du 19e siècle verra toutefois la mise en place d'un ensemble de services publics répondant mieux aux exigences d'une grande ville. |