À compter de 1930, Montréal vit une période de perturbations qui dure une quinzaine d’années. La crise économique vient brusquement mettre fin aux espoirs de la décennie précédente et plonge la ville dans un profond marasme qui affecte à des degrés divers l’ensemble de la population. À cette crise qui n’en finit plus de finir, succède la Deuxième Guerre mondiale; celle-ci ramène la prospérité, mais n’en représente pas moins un moment d’exception qui retarde encore le retour à la normale.
La dépression
Le krach d’octobre 1929 marque le début officiel de la crise. De 1930 à 1933, l’économie subit une dégringolade rapide, après quoi la reprise se dessinera avec une lenteur désespérante.
Montréal est frappée de plein fouet par la récession qui affecte le commerce international des matières premières. Les industries qui en dépendent sont au point mort. Par ricochet, les autres secteurs de l’économie sont atteints. Les travailleurs, vite à bout de ressources, ne peuvent contribuer à la relance de la consommation.
Les organismes de charité sont rapidement débordés. La Ville crée une Commission du chômage chargée de distribuer l’aide gouvernementale aux travailleurs, le « secours direct ». Elle met aussi en œuvre des programmes de travaux publics qui emploient quelques milliers de chômeurs.
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