Les conditions de vie connaissent un net progrès au cours de cette décennie, bien qu’un grand nombre de Montréalais doivent se contenter de salaires modiques et composer avec le chômage saisonnier. La mortalité infantile est en recul; toutefois, la tuberculose continue à faire des ravages et frappe plus durement les milieux défavorisés. Les conditions de logement s’améliorent : à la fin de la décennie, la quasi-totalité des foyers sont dotés de l’électricité.
On enregistre aussi des progrès en matière d’éducation : de plus en plus d’enfants se rendent jusqu’à la sixième année, l’enseignement professionnel connaît une popularité accrue tandis que de nouveaux collèges classiques ouvrent leurs portes. L’Université de Montréal obtient enfin son autonomie. Elle met en chantier un nouveau bâtiment, sur le mont Royal, et crée de nouvelles facultés.
La culture américaine fait sentir sa présence, que ce soit par les divertissements, le cinéma ou le mode de vie de façon globale. Les produits américains, dont plusieurs sont fabriqués au Canada par des filiales, deviennent des symboles du modernisme.
La société canadienne-française de Montréal se transforme. Elle profite de l’amélioration du niveau de vie et affiche une culture propre, aux accents plus urbains et plus nord-américains que celle du reste du Québec.
Les francophones dominent maintenant de façon très nette la politique municipale. À compter de 1921, la Ville est administrée par un Comité exécutif dont les membres sont choisis par et parmi les conseillers municipaux.
Les années 1920 font renaître l’espoir d’une vie meilleure pour les Montréalais, en particulier pour les francophones. Elles se terminent toutefois dans une orgie spéculative suivie d’un réveil particulièrement douloureux.
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Projet de station-service
Vera Guilaroff
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