Vers le milieu du 19e siècle, Montréal amorce une nouvelle phase de son histoire qui fera d’elle le plus grand centre industriel du Canada. Sa population et son paysage seront façonnés de manière durable par les forces que déclenche le processus d’industrialisation.
Une grande ville
La population de Montréal, de 107 000 habitants en 1871, dépasse 267 000 en 1901. L’exode rural prend le relais de l’immigration : des centaines de milliers de personnes quittent les campagnes, dans l’espoir d’améliorer leur sort. La plupart s’en vont aux États-Unis, mais beaucoup aboutissent à Montréal. De nouvelles municipalités apparaissent, dont Hochelaga à l’est, Saint-Jean-Baptiste au nord et Saint-Henri au sud-ouest.
L’architecture connaît une mutation en profondeur : le toit plat et l’usage de la brique se généralisent. Dans les quartiers ouvriers, apparaît le duplex, qui évolue vers le triplex et deviendra le modèle de base de la maison montréalaise. Les nouveaux immeubles commerciaux sont plus vastes et plus hauts, grâce à la structure d’acier et à l’ascenseur. Les styles propres à l’architecture victorienne s’expriment avec vigueur.
L’administration municipale développe les services publics : aqueduc, réseau d’égouts souterrains, Bureau de santé. Elle aménage aussi de grands parcs : le parc du Mont-Royal, puis le parc La Fontaine et celui de l’île Sainte-Hélène.
Certains services publics sont gérés par l’entreprise privée. C’est le cas du transport en commun, du gaz, de l’électricité et du téléphone. Le service de tramways tirés par des chevaux est inauguré en 1861; trente ans plus tard, on adopte le tramway électrique. Le service du gaz fonctionne depuis 1836. Le téléphone apparaît dans la ville en 1877. Enfin, un grand nombre de journaux mettent les Montréalais en contact avec le monde.
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