Depuis 1940, Montréal vit sous un régime qui a fait reculer la démocratie, car le tiers de ses 99 conseillers ne sont pas élus et le patronage demeure le nerf de la vie politique municipale.
Au début des années 1950, une enquête sur la moralité met en évidence la tolérance des policiers et des politiciens à l’égard d’activités illégales qui font de Montréal une «ville ouverte».
La dénonciation de la corruption entraîne un coup de balai politique. L’avocat Jean Drapeau prend la tête d’une formation politique et gagne la course à la mairie en 1954. Il en est délogé en 1957 par ses opposants, regroupés eux aussi. Aucun des deux groupes ne détenant la majorité au Conseil, l’administration municipale est paralysée.
En 1960, à la suite d’un référendum, la structure de représentation est modifiée : le Conseil comprendra désormais 66 élus, dont la moitié seront choisis par les seuls propriétaires et l’autre moitié par les propriétaires et les locataires. Aux élections suivantes, les citoyens montréalais élisent Drapeau à la mairie et attribuent les deux tiers des sièges de conseillers à sa nouvelle formation politique, le Parti civique.
C’est un changement d’envergure. Disposant d’une nette majorité au Conseil, Drapeau fait élire six conseillers de son propre parti au Comité exécutif. La Ville y gagne une unité d’action et une efficacité inconnues jusque-là.
Divers dossiers accaparent l’opinion publique. L’un d’entre eux, la gestion de services publics par l’entreprise privée, trouve une solution : les services d’électricité à Montréal sont étatisés en 1944 par le gouvernement du Québec. En 1951, la Commission de transport de Montréal, un organisme public, remplace la compagnie de tramways.
La question de la coordination intermunicipale dans l’île de Montréal demeure épineuse, malgré la création de la Corporation du Montréal métropolitain, en 1959.
L’existence de taudis dans les quartiers anciens de Montréal est régulièrement dénoncée, mais on ne s’entend pas sur la solution. Un important projet de rénovation à proximité du centre-ville suscite des débats interminables. Malgré les oppositions les Habitations Jeanne-Mance sont construites.
Conclusion
Durant l’après-guerre, la prospérité économique engendre des aspirations nouvelles et une soif de changement qui trouveront leurs réponses après 1960.
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Comité de moralité publique
Autobus 3000
Maison à démolir
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