Le retour de la prospérité donne un nouveau souffle à la classe moyenne francophone qui avait commencé à émerger au cours des années 1920. Les membres des professions libérales, les petits commerçants et les agents d’assurances prennent part aux débats concernant l’avenir du Québec, de même que les nouveaux « professionnels » que sont les économistes, les professeurs d’université et les spécialistes des relations de travail.
Les médias ouvrent sur le monde, rendent plus accessible la production culturelle et contribuent à façonner l’opinion publique.
Le niveau de scolarisation des francophones progresse. Pour un grand nombre, l’éducation est devenue synonyme de mobilité sociale. Les collèges classiques, symbole par excellence de cette mobilité, sont en plein essor.
La soif de modernisation qu’un groupe d’artistes exprime avec vigueur dans le manifeste Refus global est aussi présente chez les nouvelles élites francophones. On réclame une plus grande liberté de penser et des réformes socio-politiques d’envergure.
L’Église demeure sur la défensive. Débordée par la croissance de la demande en matière d’éducation, de soins hospitaliers et de services sociaux, elle doit faire appel à des laïcs qui acceptent mal le contrôle que leur imposent les religieux et les religieuses.
Les élites francophones dénoncent le statut de citoyens de seconde zone imposé aux Canadiens français dans leur propre ville. La colère gronde devant l’unilinguisme anglais et devant la discrimination des francophones sur le marché du travail. Elle est attisée par des événements perçus comme des affronts.
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