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La naissance du Bureau des commissaires

«Moins de têtes et plus de responsabilité!1»

Plus que tout, les réformistes souhaitent qu’un organisme composé d’un nombre restreint d’élus contrôle la gestion municipale et les coûts reliés à l’extension des services.  Réunis au sein du Comité des citoyens, ils entreprennent une campagne pour que soit modifié en profondeur le fonctionnement des institutions municipales.  Pour ce, ils multiplient les pressions auprès du gouvernement provincial.

En 1909, la tenue d’une vaste enquête sur l’administration montréalaise couronne leurs efforts.  Le juge Lawrence John Cannon préside l’enquête.  En décembre, il dépose son rapport.  Son verdict est clair :

« L’administration des affaires de la Cité de Montréal, par son conseil depuis 1902, a été saturée de corruption provenant de la plaie du patronage.  La majorité des échevins a administré les commissions et le conseil de manière à favoriser l’intérêt particulier de leurs parents et amis, auxquels on distribuait contrats et positions au détriment des intérêts généraux de la Cité et des contribuables. »2

Parallèlement, le gouvernement provincial organise un référendum à l’échelle de la ville, afin que les citoyens se prononcent sur  un nouveau mode de gouvernement.  En septembre, la majorité des contribuables décide de confier la gestion municipale à un Bureau des commissaires.  Elle opte également en faveur d’une réduction du nombre d’échevins.  Dès lors, un seul échevin représentera chacun des quartiers.

Aux élections de février 1910, les réformistes remportent facilement la victoire.  Ils obtiennent les quatre postes au Bureau des commissaires.

Ce Bureau, ancêtre de l’actuel Comité exécutif, amorce un virage majeur dans l’histoire des institutions politiques montréalaises.  Le Conseil municipal perd l’exclusivité dans l’exercice des pouvoirs formels.  Il conserve ses attributions dans le domaine législatif, mais les fonctions exécutives et administratives sont désormais confiées au Bureau des commissaires.  Autrement dit, ce dernier recueille l’ensemble des pouvoirs administratifs, naguère sous la coupole des commissions échevinales.

Malgré tout, les réformistes déçoivent rapidement leurs électeurs.  Ils ne parviennent pas à résoudre les problèmes qui sévissent dans la ville.  Rien n’est fait pour améliorer les conditions de vie;  rien non plus pour régler le sous-financement de la municipalité.  Pourtant, à l’époque, Montréal a les taux de taxation parmi les plus bas du Canada.

 

1 . Le titre est emprunté à Olivar Asselin, op. cit.

2. Juge Lawrence Cannon, Rapport sur l’administration de la Ville de Montréal, Décembre 1909, p. 73-74.

 


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