La démocratie à Montréal de 1830 à nos jours / ExpositionLa démocratie à Montréal de 1830 à nos jours / Exposition

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Les fraudes électorales

Bien que l’ensemble de ces mesures ajoute à la démocratie, le cens d’éligibilité demeure une barrière importante.  En 1894, l’aspirant maire doit posséder des biens d’une valeur minimale de 10 000$!

Les associations ouvrières, davantage impliquées dans la vie politique locale, dénoncent le cens électoral.  En outre, depuis plus d’un demi-siècle, elles réclament l’abolition de la taxe de la corvée.  Sur ce point, elles auront gain de cause en 1883.

À la fin du siècle, les syndicats s’orientent vers l’action politique organisée.  Dans plusieurs quartiers, des clubs ouvriers sont mis sur pied et, en 1899, des militants fondent le parti ouvrier de Montréal.  En 1910, Jos Ainey, un de ses candidats, est élu à l’un des quatre postes du nouveau Bureau des commissaires.

Bon nombre d’irrégularités subsistent dans le mécanisme électoral.  Par exemple, il n’existe encore aucun moyen de vérifier l’identité des citoyens, et le problème des télégraphes défraie régulièrement la chronique des journaux.  On parle ici des gens qui, sous un nom d’emprunt, votent à la place d’un ou de plusieurs électeurs dans les différents bureaux de quartier.  En 1909, Olivar Asselin, l’un des principaux observateurs de la scène politique montréalaise, en témoigne de manière éloquente :

…je ne crains pas d’affirmer que dans toute élection quelque peu contestée à Montréal, il n’y a pas eu un scrutin honnête depuis vingt ans.  Rien dans les registres municipaux ne permet d’établir l’identité du votant;  ni signature, ni signalement.  (…) La «télégraphie»  masculine et féminine atteint parfois jusqu’à douze ou quinze cents voix dans un seul quartier.  On ne vote pas seulement pour les morts et les absents, on vote aussi pour les retardataires, et ceux qui seraient tentés de s’en étonner font vraiment preuve d’une grande naïveté1.

1 . Olivar Asselin, Le problème municipal.  La Leçon que Montréal doit tirer de l’expérience des États-Unis, Montréal, 1909, p. 13-14.


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