La démocratie à Montréal de 1830 à nos jours / ExpositionLa démocratie à Montréal de 1830 à nos jours / Exposition

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Revalorisation de la scène politique municipale

En 1968, l’adoption du suffrage universel relance la politique locale.  Le nombre d’électeurs montréalais passe de trois cent quatre-vingt mille soixante-huit en 1966 à six cent quatre-vingt-dix-huit mille trois cent soixante-neuf  en 1970.  Cette année-là, outre le Parti civique, trois formations sont en lice.  Le Réveil de Montréal ne présente qu’un aspirant à la  mairie et trois candidats dans un même district.  Le Parti de Montréal, proche des milieux d’affaires, regroupe plusieurs anglophones;  il soutient la candidature de quinze représentants. 

Le Front d’action politique (FRAP) menace plus sérieusement le Parti en place.  Né de la fusion de divers groupes populaires de quartiers et d’un regroupement de militants syndicaux, le FRAP compte au total un millier de membres.  Trente et un d’entre eux briguent un poste de conseiller.

Les élections doivent avoir lieu le 25 octobre.  Dans les semaines précédentes, l’enlèvement d’un diplomate britannique, puis d’un ministre québécois par le Front de libération du Québec (FLQ), envenime le climat politique.  Le 16 octobre, le gouvernement fédéral proclame la Loi des mesures de guerre.  Soupçonnés de liens étroits avec le FLQ, plusieurs candidats du FRAP et de nombreux citoyens sont arrêtés.

En dépit de la demande formulée par des militants du FRAP de reporter les élections, le scrutin ouvre à la date prévue.  Les militaires, qui ont envahi la ville, assurent la sécurité dans les bureaux de vote.

Malgré l’atmosphère tendue, cinquante et un pour cent des électeurs se déplacent ce jour-là. Le Parti civique triomphe : il remporte les cinquante-deux postes de conseillers, et le maire Drapeau obtient plus de quatre-vingt-onze pour cent des suffrages exprimés.

Par la suite, le mouvement d’opposition s’affermit;  dès lors, les partis politiques sont mieux structurés.

Le printemps 1974 marque la fondation du Rassemblement des citoyens et des citoyennes de Montréal (RCM).  Bien déterminé à faire chaude lutte au Parti civique, le RCM veut rehausser la démocratie au sein de la politique municipale en augmentant la participation des citoyens aux processus de décision.  Il milite également en faveur de la qualité de vie et de l’environnement urbain.

Aux élections de 1974, le Rassemblement remporte des gains importants : dix-sept de ses candidats sont élus conseillers.  L’aspirant maire, Jacques Couture, obtient trente-neuf pour cent des suffrages.

Réélu avec une majorité moins spectaculaire qu’en 1970, Jean Drapeau enlève cinquante-cinq pour cent des votes.  Pour la première fois depuis près de quinze ans, le parti civique doit composer avec une opposition organisée au Conseil municipal.

Au printemps 1978, le Groupe d’action municipale (GAM) entre dans l’arène.  Dirigé par Serge Joyal, député fédéral et membre du Parti libéral du Canada, le parti est composé de dissidents du RCM. Cette division des forces n’est pas profitable à l’opposition puisque le RCM et le GAM n’obtiennent chacun qu’un conseiller.

Pour sa part, Jean Drapeau est réélu avec une forte majorité.  Les chefs des deux formations d’opposition recueillent tout de même trente pour cent des suffrages.

Durant la décennie, les femmes affirment leur présence en politique municipale. Notamment, Léa Cousineau préside le RCM lors de sa fondation en 1974. Cette année-là, trois candidates du Rassemblement entrent au Conseil municipal. Quatre ans plus tard, Justine Sentenne, du parti civique, brise une chasse gardée : elle se joint au Comité exécutif.

 


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