La composition ethnique de la population se modifie. Les Canadiens français demeurent majoritaires. Le quart des Montréalais sont d’origine britannique en 1911. L’importante communauté juive est concentrée dans l’axe de la rue Saint-Laurent et comprend surtout des ouvriers du vêtement. Les Italiens, employés principalement aux travaux de construction, sont regroupés dans le nord de la ville.
Les différences sociales demeurent très marquées. La grande bourgeoisie d’origine britannique continue d’orienter le développement du Canada tout entier.
La bourgeoisie francophone poursuit son enrichissement. Certains de ses membres atteignent les hautes sphères de la finance canadienne, mais son domaine reste surtout celui de la moyenne entreprise. Les petits commerçants de quartier se multiplient avec l’expansion du territoire urbanisé.
Au sein de la classe ouvrière, les travailleurs qualifiés sont plus nombreux à se joindre aux syndicats, presque tous affiliés aux unions internationales d’origine américaine. Ils s’intéressent plus activement à la politique, grâce au Parti ouvrier et à ses clubs ouvriers. Pour les journaliers et les ouvriers de manufactures peu ou pas qualifiés, la vie demeure quand même très précaire.
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