Dans la vie politique, la lutte entre populistes et réformistes se poursuit et s’intensifie. Les réformistes attirent dans leurs rangs des hommes d’affaires francophones. En 1909, Ils obtiennent une enquête publique sur l’administration de Montréal. Cette enquête met en lumière le régime de corruption et de favoritisme qui y règne et rend les citoyens plus sensibles aux arguments des réformistes.
Les réformistes réclament une réduction du nombre de conseillers et le transfert de certains pouvoirs du Conseil à un Bureau des commissaires élu par l’ensemble de la population. Les électeurs approuvent cette réforme importante par voie de référendum. En 1910, les réformistes font élire presque tous leurs candidats. Commence alors le « régime des honnêtes gens » qui durera jusqu’en 1914. La nouvelle administration améliore la gestion interne de la Ville et réorganise la fonction publique, mais arrive mal à répondre aux attentes de la population en matière d’équipements collectifs et de voirie. Les politiciens traditionnels voient donc remonter leur popularité à partir de 1914.
Conclusion
La société montréalaise devient plus diversifiée, plus complexe et plus difficile à gouverner. Les inégalités y sont encore très présentes, mais l’action des groupes réformistes commence à porter fruit et favorise une certaine amélioration des conditions de vie. Montréal apparaît alors comme une ville animée et dynamique, un centre où se rencontrent les traditions françaises et britanniques, mais aussi l’influence américaine et l’apport des nouveaux immigrants. |