Les différences sociales se reflètent dans les conditions de vie. Entre la grande résidence bourgeoise de la rue Sherbrooke et le petit logement de Griffintown ou du faubourg à m’lasse, la distance est énorme. Mais des transformations se font graduellement et le logement ouvrier tend à s’améliorer, même s’il y a encore beaucoup d’habitations vétustes et insalubres.
Phénomène important, les élites prennent conscience des problèmes sociaux engendrés par l’urbanisation et l’industrialisation. Ce réformisme social se traduit notamment par l’intensification de la campagne en faveur de l’hygiène publique. À compter de 1910, la simple addition de chlore dans l’eau fait chuter le taux de mortalité.
En matière d’éducation, l’écart entre protestants et catholiques est très prononcé. Les réformistes qui tentent d’intervenir pour améliorer la qualité des programmes et la gestion des écoles se heurtent à la résistance de l’Église, qui voit l’éducation comme sa chasse gardée.
Montréal est un important foyer du féminisme canadien. Les membres du Montréal Council of Women et de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste luttent pour la reconnaissance des droits politiques et juridiques des femmes et elles s’engagent activement dans les mouvements de réforme sociale.
Une culture populaire francophone et montréalaise commence à s’affirmer. Des journaux comme La Presse et La Patrie transmettent une vision moderniste de la société. Le cinéma s’implante en 1906 avec l’ouverture du Ouimetoscope. Les parcs municipaux se développent et on y ouvre des terrains de jeux pour enfants.
Le théâtre connaît un véritable âge d’or, auquel participent de nombreuses troupes professionnelles. La vie littéraire et musicale s’anime, grâce à l’École littéraire de Montréal. Dans l’ensemble, cependant, on offre surtout au public des spectacles étrangers en tournée.
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